… Debora Stein s’intéresse à une autre figure biblique : Eve.

L’être et la chair de la « première femme » suscitent tentation et mépris. A travers Eve, la femme se signale dans les cultures du « Livre » plus comme objet que sujet.

Eve est le symbole de la rébellion. Celle qui transcende l’interdiction de manger le fruit de l’arbre de la connaissance.

Imaginons un instant qu’elle n’ait pas désobéi à cette interdiction, le récit du « Livre » aurait tenu sur une page à peine. Nous serions peut-être tous et toutes, à ce jour, dans ce « Paradis », sans possibilité de distinguer entre le bien et le mal…

Eve incarne ce qui est si particulier chez l’être humain, le libre arbitre, la possibilité de dire non, le choix. Elle personnifie plus que toute autre figure biblique la  singularité de l’être, à savoir, ne pas recevoir un ordre comme acquis ou sacré.

La série de dessins, « Eve verbum » lui est consacrée. Il s’agit pour l’artiste d’imaginer cette figure emblématique à travers ses œuvres, d’une toute autre manière.

L’art de Débora Stein permet la réappropriation du corps féminin, en le déclinant librement, non dans une prétendue essence, mais dans ses possibles. Ce sont des corps « à venir ».

Anna Maria Celli

Master en philosophie

Université de Bourgogne